Jimmy Raney et Tal Farlow

Extraits de “Dictionnaire du Jazz”, éditions Robert Lafont

Extraits de “GIBSON Electrics, The Classic Years” de André Duchossoirs

Commentaires personnels de JPB


RANEY Elbert Jimmy. Guitariste américain (Louisville, Kentucky, 20-8-1927). Sa mère, guitariste, lui inculque très tôt les premières notions de l’instrument, qu’il étudie ensuite avec A.J. Giancola puis Hayden Causey; musicien local qui lui, fait découvrir le jazz et, en particulier, Charlie Christian. A dix-sept ans, il est engagé pour deux; mois, en remplacement de Causey, dans le New York Band de Jerry Wald où il joue avec Al Cohn. A Chicago de 1944 à 1948, il travaille avec les pianistes Max Miller et Lou Levy (et Lee Konitz) et avec Jay Burkhart. De retour à New York, il entre chez Woody Herman (1947-48), dans le trio d’Al Haig, le sextette de Buddy DeFranco, puis joue avec Artie Shaw (1949-50), Terry Gibbs, le quintette de Stan Getz avec A1 Haig, Teddy Kotick et Tiny Kahn (1951-53), Red Norvo avec qui il vient en Europe au sein de la tournée ” Jazz Club USA “, dont fait également partie Billie Holiday (1954), Les Elgart (1954), Teddy Charles. Il rejoint le pianiste Jimroy Lyons au Blue Angel de New York (1955-60) puis se produit à Broadway avec le quartette de Don Elliott dans la comédie musicale ” Thurber Carnival “. Après une éclipse (1964-72), il fait un come-back remarqué, se produisant en clubs, concerts, séances d’enregistrement, parfois avec son fils, Doug. Il a participe à de nombreuses séances avec, entre autres, Herbie Steward, Buddy DeFranco, Ralph Burns, Teddy Charles, A1 Cohn, Bill Perkins, Richie Kamuca, Toromy Flanagan, Martial Salal, Jim Hall, John Lewis, Eric Dolphy, etc. Il est également un compositeur de talent dont beaucoup d’œuvres furent interprétées au cours des années 5O (Signal, Motion, Parker 51, Lee. Five). Jimmy Raney possède au plus haut point l’art de l’éloquence élégante et racée. Chacune de ses notes est d’un poids, d’une profondeur, d’une sensibilité qui la rendent essentielle au cœur d’un discours mélodique dont l’équilibre, la finesse, l’articulation aussi sont irréprochables. Loin des prouesses techniques – qu’il pourrait sans nul doute s’autoriser – et de l’esbroufe, il est l’un des meilleurs guitaristes de l’histoire du jazz. -C.O.

 

Discographie (extraits)

Avec S. Getz: Parker 51, Signal (1951); Yesterdays (1953), Cherokee (1954); Billie’s Blues (B. Holiday, 1954); Homage To Bartok (1957), Autumn Leaves (1974); Marmaduke (A. Haig, 1974); Body And Soul (1975), New Signal (1976), Night In Tunisia (Barry Harris, 1976); Stolen Moments (D. Raney, 1979); Chasin’ The Bird (1980), Motion (M. Solal, 1981); Nardis (1983), Wistaria (1985).


FARLOW Talmadge Holt Tal. Guitariste et compositeur américain (Greensboro, Caroline du Nord, 7-6-1921). En 1943, après avoir entendu Charlie Christian, il se met sérieusement à l’étude de la guitare dont il joue, en dilettante depuis 1’âge de huit ans. Professionnel dèss l’année suivante il travaille avec Jimmy Lyons (p), puis entre dans; le trio de la pianiste Dardanelle pour un contrat de six mois au Copacabana de New York. En pleine révolution bebop, il s’imprègne de la musique de Parker et Gillespie et parfait ses connaissances en travaillant avec Jimmy Raney et Sal Salvador et en fréquentant, entre autres, John Collins et Johnny Smith. Il travaille avec Marjorie Hyams, Buddy DeFranco, et, en remplacement de Mundell Lowe, est engagé dans le trio de Red Norvo (avec Charles Mingus) où il reste de 1950 à 1955, hormis une escapade de six mois au sein du Gramercy Five d’Artie Shaw. Il remporte le référendum ” Down Beat ` ” catégorie ” New Star ” en 1954, et celui des critiques en 1956. Il enregistre alors sous son nom en compagnie de Ray Brown, Eddie Costa, Vinnie Burke, Chico Hamilton, Barry Galbraith, et également aux côtés de Howard McGhee, Gigi Gryce, Horace Silver, Percy Heath, Oscar Pettiford, Kai Winding, Henri Renaud, Max Roach… Il’ se marie en 1958, se retire de la scène et se consacre à la` peinture d’enseignes. Il y revient avec le Newport All Stars de George Wein (1969). L’année suivante, il fait un passage en trio au Frammi’s Club, puis disparaît de nouveau jusqu’en 1975. Depuis, Tal Farlow joue, enregistre, effectue des tournées avec de nombreux musiciens (Sam Most, Mike Nock, George Duvivier, Tommy Flanagan…) et, à chacune de ses visites en France dans la seconde moitié des années 80, se produit en duo avec son confrère Philippe Petit. Inspiré à ses débuts par Charlie Christian, il défriche de nouvelles voies à partir de celles tracées par son maître. Doté d’un sens harmonique développé, d’une imagination mélodique féconde, d’une virtuosité extrême (il s’est fait fabriquer une guitare à manche court lui permettant un phrasé à la fois véloce et léger et des sonorités très douces), il est considéré comme le meilleur technicien – après Django Reinhardt – et l’un des meilleurs stylistes du jazz moderne. Moderne, il l’est par la cohérence extrême de son jeu – on peut parler de rigorisme – où les lignes les plus complexes sont toujours strictement tramées, tenues, et les effets à peine touchés, frôlés, suggérés, passés en dessous, dans une sobriété sèche mais enjouée qui n’est pas l’évidence de la guitare. – C.O.

 

Discographie (extraits)

Gold Braid (Dardanelle, 1945), avec R. Norvo: Swedish Pastry (1950), Godchild (1951); Chrokee Gibson Boy (1954), Out of Nowhere (1955), Like Someone In Love (1956), Summertime (1969), Fascinating Rhythm (1977), I Love You Porgy (B. DeFranco, 1977), When Lights Are Low (1984).

Il faut ici faire définitivement un sort la légende selon laquelle “il s’est fait fabriquer une guitare à manche court lui permettant un phrasé à la fois véloce et léger et des sonorités très douces”.

Je ne sais quel imbécile, à la vue de ses “paluches” aux dimensions impressionantes, a cru que le manche de sa guitare était faites à une taille réduite. La vérité est que Gibson à fabriqué un modèle “Tal Farlow” sur ses recommandations, en s’inspitant de l’ES 350, avec un diapason “normal” de 25 ½”

Description de l’historique du modèle par André Duchossoir

Talmadge Holt FARLOW came to prominence in the jazz world when he joined the Red Norvo trio in late 1949. Between 1953 and 1959 he recorded over half a dozen albums in his own name and won Down Beat’s ‘new star award’ in 1954 and ‘critics poll award’ in 1956. In jazz circles, he earned the nickname ‘Octopus’ thanks to the large hands that allowed him to race across the fingerboard with plenty of drive and virtuosity. Farlow was a Gibson player and supporter who had used mostly a dual pickup ES-350 throughout the 50s. He therefore did not have to change his endorsement before agreeing to have a namesake Gibson model. Although he was contacted before Smith and Kessel, his artist model was only introduced in Summer 1962. By then, however, he had decided to go (provisionally) into semi-retirement.Regarding his input, Tal Farlow later recalled: “I made them [Gibson] a sketch. There was at least one detail we had to abandon because they said it would run into difficulties in mass production. This was my idea of having only one pickup that would be mounted on a track concealed under the pickguard. The pickup would be able to move to any position between the end of the fingerboard and down toward the bridge. My reasoning behind this was you could get the same effect with it as mixing two pickups. Gibson thought it might lead to rattling. I designed the scroll cutaway ” Three prototypes were successively completed in the course of 1960 to conform to his requirements: “They sent me one that wasn’t too much like the sketch. `So, I sent them a letter with my comments and the next one that came included the modifications. ” The specifications of the TAL FARLOW MODEL were finalised in early 1961, but the instrument did not go into full production until late 1962. structurally it was patterned after the full body ES-350, albeit slightly thinner and was characterised bya distinctive scroll purling in the cutaway, a unique pickguard shape, reverse J-200 inlays on the fingerboard and a double crown inlay on the peghead. It was fitted with a pair of standard humbuckers with nickel-plated covers, and the tailpiece was enhanced with a pearl nameplate. Another distinctive touch came in the form of an exclusive Viceroy Brown sunburst finish, otherwise similar to a light brown sunburst shading.At $535.00 the Tal Farlow artist model was pitched slightly below the Kessel Custom. But it did not show the same longevity as it was eventually discontinued in 1967, barely 5 years after being introduced. Unlike Barney Kessel, though, Tal Farlow remained faithful to his namesake guitar when he chose to return to a more active career as a guitarist in the 70s.


Notes additionnelles

 

Le parcours de ces deux monuments de la guitare de Jazz n’est pas sans de nombreuses similitudes.

Contemporains et parfois complices, blancs jouant la musique des noirs sur un instrument en pleine découverte, fils spirituels (parmi d’autres) de Charlie Christian, leurs styles peuvent être confondus par l’auditeur en certains passages de leurs disques.

Tous deux ont participé à l’histoire de la guitare électrique, avec trois périodes fortement marquées : la période du succès international, la période de l’oubli, le retour du succès et la consécration.

Si mes souvenirs sont bons, Jimmy nous à quitté en 1997 et Tal vient de le suivre en octobre 1998.

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