Par e-axe le vieux le 16/06/2004
Voici l’essentiel de ce qu’il y a à savoir pour bien choisir votre instrument.
Pas facile d’acheter une guitare Folk lorsqu’on ne connait pas la différence entre une Dreadnought et une Jumbo et qu’on ne sait pas ce qui sonne le mieux entre l’acajou, le palissandre et le bois de cagette.
Note de l’auteur : Ne sont considéré ici que les guitares acoustiques de type Folk (dont la principale caractéristique est d’avoir des cordes acier), sans aborder le choix des guitares dites “classiques” (à cordes nylon) ni les guitares acoustiques pour le Jazz.
I. Choisir son format
Les principaux formats et leurs caractéristiques sont décrites ci-après. Les caractéristiques sonores sont données à titre générique, étant entendu que les bois et la construction influencent grandement le son obtenu.
1. La Dreadnought
C’est le format de guitare folk le plus répandu, inventé par Martin. Bonne projection du son, bonnes sonorités graves, format particulièrement adapté aux rythmiques mais qui fonctionne aussi pour le picking.
Un format à l’encombrement certain, sur lequel les femmes et les petits gabarits se trouveront mal à l’aise, et un son un peu passe-partout.
La plupart des entrées de gamme sont de ce format, parce que le plus commun à fabriquer.

2. La Jumbo
C’est le format de guitare le plus classique après le format Dreadnought. Bonne projection du son, peut-être un peu moins de graves que le format Dreadnought. Ce format fonctionne bien pour les rythmiques, mais est un peu moins utilisé pour le picking.

Un format encore une fois imposant, mais dont les courbes générales permettent de mieux positionner pour jouer. Attention toutefois pour les petits gabarits, crampes prévisibles.
Le format mini-jumbo (une jumbo dont la caisse est réduite) est devenu très en vogue du fait du meilleur confort qu’il procure.
3. Les “petits” formats
Ces formats sont bien souvent issus de ce qui se fabriquait au début du XXè siècle. On peut noter les formats “0”, “00”, “000” (appellations en vogue chez Martin, par ordre de taille de caisse) ou encore “Grand Concert” ou “Grand Auditorium” (“grand” car bien que considérés comme petits pour des guitares d’aujourd’hui, ces formats étaient les plus imposants de l’époque). Le format “Parlor Size” était quant à lui destiné à la musique d’intérieur (de salon, comme son nom l’indique).
Ces guitares très confortables sont en général très équilibrées en terme de sonorités, mais manquent de puissance pour un jeu rythmique (par comparaison avec des Jumbo ou des Dreadnought) du fait des faibles volumes de résonance que leur caisse procure.
L’ensemble de ces “petits” formats est à considérer sérieusement pour le picking (que ce soit pour du blues, du ragtime, du folk) mais à déconseiller pour l’accompagnement rythmique.
Choix des bois
Les bois utilisés seront de préférence massifs, garantissant ainsi une meilleure sonorité et un vieillissement sans mauvaise surprise. Le bois massif est quasi-obligatoire pour la table (le “dessus” de la guitare).
Les bois peuvent être de qualité pouvant être cotée (grades), en fonction de la régularité de leurs fibres et de leur aspect esthétique.
1. Les bois pour la table

Les bois les plus souvent rencontrés sont l’épicéa et le cèdre. L’épicéa sera plus brillant que le cèdre, ce dernier ayant la réputation de donner des sonorités plus douces.La table est la partie la plus importante entrant en jeu pour le son de la guitare. C’est elle qui déterminera les plus grands traits de la sonorité globale de l’instrument.
Plus rarement, on rencontre encore l’acajou ou ses cousins (guitares Martin séries 15 ou 17, ou certaines Takamine), donnant des sonorités très médium, ou encore l’érable, surtout utilisé lui pour son aspect esthétique spectaculaire.
2. Les bois pour les éclisses et le fond
Les éclisses et le fond sont souvent du même bois, mais rien ne l’oblige. Le bois massif est ici aussi préférable, mais la présence de contreplaqués sera moins importante pour le son sur ces parties que sur la table.
Les bois les plus couramment rencontrés sont :
- Il donne des sonorités médiums, pouvant sortir de belles basses mais avec comparativement moins d’aigus.L’acajou
Sur les guitares d’entrée de gamme, l’acajou est souvent remplacé par des bois de nature équivalente et d’esthétique proche, mais de qualité moindre et donc moins chers (agathis, nato, sapélé etc…).
- Le palissandre
Des graves bien profonds, des aigus bien cristallins, des médiums bien équilibrés. C’est le maître des bois pour l’acoustique. C’est aussi le plus cher.
Très esthétique, il peut être très figuré. La Rolls des palissandres, le palissandre de Rio, est interdit à la coupe depuis de nombreuses années, ce qui fait la valeur des stocks que gardent jalousement les luthiers qui avaient su être prévoyants.

Quelques guitares très spécifiques l’utilisent (la fameuse Jumbo SJ-200 de Gibson est certainement la plus connue).
L’érable a aussi la particularité d’être très figuré et de pouvoir être utilisé pour des fins très décoratives (les types d’érable les plus figurés étant également les plus chers).
Deux grandes familles : les manches en acajou (rondeur et medium), les manches en érable (plus de brillance). Le manche sera le plus souvent surmonté d’une touche sur laquelle les cordes frettées viennent s’appuyer.3. Les bois pour le manche
4. Les bois pour la touche et le chevalet
Pour la touche et pour le chevalet, on utilise un bois dense et dur de préférence.
- L’ébène : sa belle couleur noire est facilement reconnaissable (bien que certaines espèces soient plus colorées). Très dur, il propage un son précis et recherché. On le rencontre sur les guitares haut de gamme.
- L’érable : peu rencontré sur les guitares acoustiques, beaucoup plus sur les guitares électriques (celles de Mr Fender entre autres). Sonorités plus sèches que le palissandre, la raison pour laquelle on l’utilise. L’érable n’est par contre pas utilisé pour les chevalets.Le palissandre : un bon substitut à l’ébène, donne un son un peu moins précis, mais idéal pour certains jeux (blues, etc…).
- Le noyer : des marques comme Ovation utilisent souvent ce bois pour la touche ou le chevalet. Les caractéristiques sont analogues à celles du palissandre.
Choix de l’accastillage, la marque, la gamme…
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Privilégiez les mécaniques à bain d’huile. Elles seront plus faciles à utiliser pour accorder votre guitare. |
Un chevalet et un sillet en os sont excellents pour la sonorité, mais sont nettement plus chers que ceux qui sont en plastique et qu’on trouve sur les guitares d’entrée de gamme. | ![]() |
Notez enfin la présence de la tige de réglage (truss-rod), indispensable au réglage de votre instrument, ainsi que son accès qui doit être aisé. | ![]() |
Choisir son camp :
acoustique ou électro-acoustique ?
Vous me direz : “Pourquoi poser cette question alors que le prix des capteurs et des pré-amplis est devenu accessible ?”. En effet, qui peut le plus speut le moins.
Mais n’oubliez pas que pour le prix que vous mettrez dans votre guitare, vous aurez à arbitrer : je choisis une EA avec son capteur et son pré-ampli, ou je choisis une guitare de même prix mais non EA, mais qui aura peut-être de meilleurs bois ? A vous de voir.
Quels sont les cas où une électro-acoustique (EA) s’imposera :
- si vous devez utiliser des effets.
- si vous devez vous produire sur scène.
- si vous devez vous enregistrer dans votre home-studio et que vous ne maîtrisez pas l’enregistrement avec micros (ou que vous n’en possédez pas)
Une acoustique suffira :
- si vous jouez pour vous seul, sans effet, sans enregistrement
- si vous devez vous enregistrer et que vous avez la chance et la compétence d’utiliser des micros.
A suivre sur www.guitarplug.com : Choisir sa guitare électrique